Les percussions, au-delà de la musique

Ghada Choucri Samedi 13 Février 2021-14:13:39 Chronique et Analyse
Les percussions, au-delà de la musique
Les percussions, au-delà de la musique

Des coups rythmés sur des instruments d'origines diverses, et qui sont capables de raconter des histoires des milles et une nuits ou l'Histoire des peuples. Ils peuvent également nous emmener dans un monde enchanté tout en créant une sorte de bulle isolée qui nous déconnecte du monde autour de nous, tout comme ils peuvent nous inciter à "prêter nos jambes à l'air" et danser comme si nous étions dans une transe ou en train de pratiquer des rituels spirituels. Et oui ce sont les percussions qui ont cet effet de magie. Toutefois, les différents instruments de percussions n'étaient pas uniquement des instruments de musique. 

 

 

 

Autrefois, les tambours étaient utilisés pour annoncer la guerre, d’où  l'expression battre les tambours de guerre. Au cirque il y a les roulements de tambours, servant à indiquer  que va s'accomplir une figure particulièrement difficile ou impressionnante, et autres exemples d'utilisation des tambours dans d'autres domaines que la musique. 

Les percussions, instruments de guerre ! 

Dans l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique », nous nous rendons compte que Les percussions étaient d'abord des instruments de guerre, associés à la trompette. Praetorius (Syntagma musicum, 1614-1620) et Toinot Arbeau (Orchésographie, 1589) évoquent les timbales de guerre utilisées par les Allemands et les Polonais. Au siècle de Louis XIV, la timbale est souvent utilisée pour les musiques de guerre, ou pour les festivités, militaires ou non, et on commence à la trouver dans les grandes cantates et motets religieux, souvent en association avec les trompettes. C'est Lully qui, l'un des premiers, aurait introduit la timbale dans l'orchestre d'opéra. 

Selon la définition de Larousse sur son site internet, les percussions sont l'ensemble des instruments de musique que l'on frappe pour obtenir un son. (Ce terme désigne aussi les instruments entrechoqués, secoués, raclés, pincés, etc. ; de ce fait, il a été abandonné par les organologues au profit du terme « idiophone ». 

Ils sont habituellement utilisés en musique classique, notamment au sein de l'orchestre symphonique. On peut les retrouver dans d'autres styles de musique (jazz, musiques populaires). 

Les instruments à percussion, dont on joue en les frappant ou en les agitant, existent depuis les temps les plus reculés de l'histoire de l'humanité ; les recherches archéologiques permettent de découvrir soit des vestiges de tels instruments, soit leur représentation graphique. En fait, les deux types essentiels de percussions se retrouvent à toutes les époques : le premier type, comme le tambour, consiste en une peau tendue sur une caisse de résonance, un tronc creusé, une poterie ou une armature métallique ; le second type est formé de lames vibrantes, en bois, métal ou pierre, montées ou non sur un résonateur (xylophone). Il existe des instruments de ce type dans les vestiges de l'époque néolithique.

L'Antiquité grecque et latine offre de nombreux témoignages de l'utilisation des percussions lors des cérémonies religieuses, au théâtre, au cirque, pour marquer les rythmes des danses, etc. selon le site Internet de Larousse. 

Passant d'un outil de guerre, à la musique, les percussions sont aussi utilisées à travers les époques comme des moyens d'information. 

Des outils d'information 

Autrefois, le crieur public qui est une personne chargée d'annoncer au public de l'information se promenait dans la localité, s'arrêtait à certains endroits (place publique, balcon de l'hôtel de ville appelé bretèche, carrefour, parvis des églises, parfois juché sur une pierre de criée), et annonçait sa présence par un appel sonore avec un tambour, clochette ou trompette, selon le site Wikipédia.

En Egypte, c'était "Monady El-Waly", qui communiquait aux citoyens les ordres du dirigeant, soit-il le calife ou le prince, passait des informations importantes de la société, mettait en garde les gens contre un danger ou annonçait de nouveaux impôts, avec un petit tambour en main, selon le site Al Wafd News. 

En effet, les petits tambours existent dans d'autres métiers traditionnels, comme le Messaharaty, une personne qui se charge de réveiller les musulmans tous les jours avant l'aube pour le repas d'Al-Sohour que l'on prend avant de commencer le jeûne quotidien durant le mois de Ramadan. Ces quatre, cinq petits coups de percussion ont longtemps marqué les traditions du mois béni en Egypte et font partie des traditions et de la culture égyptiennes. 

La Tabla, figure égyptienne des instruments  de percussion

Le tambour, en égyptien "Tabla", est un des instruments de percussion les plus célèbres avec le "Dof". Ces deux instruments symbolisent souvent la joie, vu qu'ils sont largement utilisés dans les cérémonies de mariage. 

De nos jours, les jeunes égyptiens retrouvent le goût de la tabla, puisque sur les réseaux sociaux, existent des comptes et des pages de jeunes musiciens de tabla ou des amateurs avec un nombre considérable de fans. Les tablas ne sont pas uniquement vendus dans les bazars et magasins de souvenirs, mais ou peut en trouver dans des magasins d'instruments de musique avec des looks modernes afin d'attirer les jeunes.    

Quant au "Dof", celui-ci a un côté plutôt spirituel et il est souvent utilisé par les danseurs d'Al-Tannoura (les derviches tourneurs). 

Utilisés pour la guerre, la musique, les informations ou les cérémonies traditionnelles, les instruments de percussion ne cesseront jamais de nous éblouir avec leurs histoires sans fin !

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